En mémoire de Lee, pour la souveraineté alimentaire et contre l’OMC

Ce 10 septembre, à l’appel d’Uniterre, devant l’OMC, une soixantaine de manifestant-e-s posaient une plaque en mémoire du dirigeant paysan coréen Lee, mort le 10 septembre 2003 à Cancun. Ceci à l’endroit où Lee avait dressé sa tente en 2003, pour y mener sa grève de la faim de plusieurs semaines visant à dénoncer «la globalisation inhumaine, destructrice de l’environnement, tueuse de paysans et non démocratique» impulsée par des «multinationales incontrôlées» et l’OMC à leur service, pour reprendre les termes de sa lettre écrite à l’époque.

Les manifestant-e-s se sont dirigés ensuite vers la place des Nations, où ont eu lieu des prises de paroles, en faveur d’une reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire. C’est l’organisation paysanne Via Campesina qui, à sa conférence internationale en juin à Sao Paulo, a décidé de faire du 10 septembre, date de la mort de Lee, la journée mondiale de la souveraineté alimentaire, càd du DROIT d’une population, région ou pays à définir leur politique agricole et alimentaire. Elle inclut:

• La priorité à la production locale pour nourrir la population, l’accès des paysan-ne-s et des sans-terres, à la terre, à l’eau, aux semences et au crédit. D’où la nécessité de réformes agraires, de la lutte contre les OGM pour le libre accès aux semences et de garder l’eau comme bien public…
• Le droit des paysan-ne-s à produire des aliments et le droit des consommateurs à pouvoir décider ce qu’ils veulent consommer et par qui et comment l’aliment est produit.
• Le droit des Etats à se protéger des importations agricoles et alimentaires à trop bas prix.
• Des prix agricoles liés aux coûts de production. Possibles à condition que les Etats aient le droit de taxer les importations à trop bas prix, s’engagent pour une production paysanne durable et maîtrisent la production intérieure pour éviter des excédents structurels.
• La participation des populations aux choix des politiques agricoles…

(pv)